Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de l'info
15 novembre 2005

Jacques Chirac sort enfin de sa réserve

Lors de son allocution télévisée, le Président de la République a estimé que la crise actuelle était une « crise d’identité ». Il s’est voulu à la fois ferme contre les fauteurs de troubles, et compatissant envers les habitants de ces cités. Considérant que le retour à l’ordre était un préalable nécessaire, il s’est par ailleurs engagé à lutter contre les discriminations.

Jacques Chirac s’est adressé aux Français, lundi soir, au sujet de la crise qui touche les banlieues depuis 18 jours. Enfin diraient certains. Car le Président a été vivement critiqué pour son silence. Il faut dire qu’il ne s’était jusqu’alors exprimé qu’à deux reprises sur le sujet. Très brièvement à chaque fois. Un silence incompréhensible donc pour beaucoup. Surtout que l’absence du Président s’opposait à l’activisme de Nicolas Sarkozy.

Il aura donc fallut attendre un certain retour au calme pour que Jacques Chirac ne s’exprime. Mais cette fois, il y a mis les formes. Le Président a tout d’abord insisté sur la nécessité de rétablir l’ordre, jugeant les événements actuels de « graves ». Se voulant ferme à l’égard des émeutiers, il a affirmé que la justice serait « sans faiblesse ». Il a surtout justifié le recours à l’état d’urgence, dont la prorogation a été adoptée mardi à l’Assemblée Nationale et qui sera présentée mercredi au Sénat.

Malgré tout, le Président s’est montré « humain » à l’égard des habitants des quartiers difficiles, victimes de « drames humains et de pertes matérielles considérables ». Il s’est d’ailleurs engagé à ce que les procédures d’indemnisation soient accélérées. Mais il s’est aussi adressé directement aux jeunes des banlieues. Estimant que la crise était une « crise de repère et d’identité », il a tenu à leur dire que, « quelles que soient leurs origines, ils sont tous les fils et filles de la République ». Il a affirmé que « chacun [avait] droit au respect ». Notamment « dans les mots et les regards ». Nul doute qu’il visait ici les récentes paroles du Ministre de l’Intérieur. Ce dernier a également pu se sentir visé lorsque le chef d’Etat a demandé aux Maires de respecter la loi sur la mixité sociale. De nombreuses municipalités préfèrent en effet payer des amendes plutôt que d’avoir 20% de logements sociaux dans leur commune. A commencer par Neuilly-sur-Seine, dont Nicolas Sarkozy a été le Maire pendant très longtemps.

Enfin, Jacques Chirac a fait de la lutte contre les discriminations l’une de ses priorités. En particulier à l’embauche. Des rencontres vont être organisées pour débattre de la question. Il souhaiterait notamment que les télévisions « reflètent mieux la réalité française d’aujourd’hui ». Mais la mesure phare décidée par la Président est la création d’un service civil volontaire. Destiné aux jeunes en difficulté, il viserait à les aider à aller vers l’emploi. Mais n’est-ce pas là une mesure de plus visant à l’insertion professionnelle des jeunes en difficulté ? Et qui viendrait s’ajouter à toutes celles qui n’ont pas porté leur fruit ?

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog de l'info
Publicité
Publicité