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Le blog de l'info
8 novembre 2005

L’état d’urgence

La crise actuelle dans les banlieues est telle que le Premier Ministre a décrété des mesures exceptionnelles pour tenter de rétablir l’ordre. Néanmoins, le chef du gouvernement souhaite également agir sur le fond du problème et propose un certain nombre de mesures visant à lutter contre le sentiment d’exclusion des jeunes des quartiers sensibles.

            Un mort, 115 blessés, plus de 5 000 voitures brûlées, ainsi que des écoles, des commissariats et des commerces, et quelques 1 400 interpellations : tel est le bilan des douze jours d’émeutes urbaines. Pire encore, le phénomène, qui ne touchait que l’Ile-de-France, s’est étendu ce week-end à l’ensemble du territoire. Dominique de Villepin semble avoir pris la mesure de la situation. Invité du journal de 20 Heures de TF1 lundi soir, le Premier Ministre a annoncé la mise en place d’un couvre-feu partout où les préfets le jugeront utile. Un Conseil des ministres exceptionnel s’est d’ailleurs réunit ce matin pour adopter le décret, prévu par une loi qui date du 3 avril 1955, en pleine Guerre d’Algérie. Par cette mesure, le gouvernement instaure donc l’état d’urgence. Le chef du gouvernement a néanmoins écarté l’idée d’une intervention de l’armée. Pour l’instant. Mais si les émeutes perdurent… Cependant, quels seront les effets d’une mesure considérée comme relevant d’une situation de guerre. Cela ne risque-t-il pas au contraire d’envenimer la situation. En ajoutant une nouvelle discrimination à la liste déjà longue de celles dont sont victimes les habitants de banlieues.

La priorité du Premier Ministre est donc de rétablir l’ordre. Comme en témoigne la mobilisation de 1 500 réservistes de la police pour renforcer les forces de l’ordre. Ou encore la volonté de multiplier les comparutions immédiates des émeutiers. Néanmoins, Dominique de Villepin se refuse à stigmatiser les jeunes. En particulier dans l’utilisation des mots, faisant ici référence aux récentes paroles de Nicolas Sarkozy au sujet des banlieues. Bien plus, il a annoncé toute une série de mesures visant à intégrer ces populations qui se sentent exclues. Outre l’apprentissage dès 14 ans et l’entretien pour les jeunes chômeurs à l’ANPE, le chef du gouvernement a promis une accélération du plan de rénovation urbaine de Jean-Louis Borloo. Il s’est par ailleurs engagé à augmenter les subventions allouées aux associations, reconnaissant là l’erreur passée de la majorité gouvernementale. Mais surtout, Dominique de Villepin a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre les discriminations dont sont victimes les habitants des banlieues, en particulier à l’embauche. Reste à savoir si ces mesures, une nouvelle fois décidée dans l’urgence, seront efficaces. Car les émeutes urbaines actuelles révèlent l’échec de 30 ans de politique de la ville, à gauche comme à droite. Les traitements d’urgence ont démontré toutes leurs limites. Alors pourquoi cela changerait aujourd’hui ? Beaucoup sont ceux, dans les banlieues, qui réclament un véritable « Plan Marshall » afin de lutter contre la précarité qui y règne.

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